- Les doutes sur la soutenabilité des investissements pour déployer l’IA à grande échelle ont fait reculer l’ensemble des places boursières au cours de la semaine écoulée tout en faisant grimper la volatilité à des niveaux inédits depuis le mois d’avril.
- Pourtant supérieurs aux attentes, les bénéfices publiés par Nvidia au 3ème trimestre (+65% sur un an) n’ont pas suffi à apaiser les marchés. L’action de la société accuse un repli de 6% sur la semaine en réaction à une exacerbation des craintes sur les niveaux de valorisation et d'endettement du secteur, dont la situation actuelle fait l’objet d’appréciations divergentes même parmi ses principaux dirigeants, le patron de Nvidia, Jensen Huang, estimant «entrer dans le cercle vertueux de l’IA» quand celui d’Alphabet, Sundar Pinchai, pointe des «éléments d’irrationalité» dans le boom des investissements dans l’IA. En réaction, les valeurs technologiques affichent un recul marqué, notamment en Europe où l’indice sectoriel (-4,6%) signe sa pire performance hebdomadaire depuis avril.
- Un autre catalyseur prépondérant a été le plan de paix proposé par les Etats-Unis pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Son émergence au moment où le pouvoir ukrainien est miné par des scandales de corruption a entraîné une correction du secteur européen de la défense (-5,8%) et du pétrole (-2,8%).
- L’indécision des investisseurs est également forte sur les marchés obligataires, au sujet de la conclusion du prochain comité de politique monétaire de la Fed (cf. Le Chiffre de la Semaine), qui se tiendra mardi et mercredi.
- Parmi les principaux évènements macro-économiques, le nouveau gouvernement japonais a annoncé un plan de relance de 117 milliards d’euros (3,5% du PIB) qui ambitionne d’atténuer l’impact de l’inflation sur les ménages. L’ampleur des besoins de financements à venir a entretenu le mouvement de dépréciation du Yen. En zone euro, les résultats des enquêtes PMI pour novembre ont confirmé la stagnation de l’activité manufacturière et une expansion des services à un niveau proche de celui d’octobre.
- L’agenda de la semaine qui s’ouvre prévoit notamment les résultats du géant chinois du commerce en ligne Alibaba et la publication de données économiques retardées aux Etats-Unis comme les ventes au détail et le rapport sur l’emploi d’octobre.